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Journaliste ou pas
17 janvier 2009

On ne peut pas être leader si on est soporifique

Samedi, 10h, réunion-débat d’un parti politique grenoblois. 26 personnes présentes sur 150 invités, ambiance très studieuse. Le président discoure sur les problèmes régionaux : budget, JO 2018, rocade nord…

Au bout d’un moment, soupirs, bâillements, discrets raclements de chaises. Tout le monde regarde désespérément autour de soi dans l’attente d’une action quelconque. Quelques dizaines de minutes plus tard, toujours rien, hormis trois retardataires qui ont réveillé tout le monde en refermant la porte.

Une vingtaine de minutes encore, et l’attaché de presse commence à faire le pitre avec un appareil photo. L’audience entière le regarde avec reconnaissance, pendant que le président est passé au thème de la démocratie locale. Même l’élue, à sa droite, réprime un bâillement toutes les minutes.

Il est mignon, le président. Vieil homme droit, avec cravate-polaire et pantalon trop court. Il est sympa, en plus, et il a apparemment de bonnes idées. Quand il parle, ça fait comme un bruit de fond plutôt agréable. Pas de variations, toujours sur le même  rythme et sur la même note. On en vient à détester les oiseaux stridents et volubiles qu’on entend derrière la vitre. Quand je prends le président en photo, je dois enlever le flash. Ce serait comme la foudre sur un océan de tranquillité, incongru.

A l’inverse, son adjoint. Quand il prend la parole, il se lève, il parle fort, il prend à parti le public. Alors, tout le monde l’écoute, même si il déblatère des conneries du type : « on va manger une galette des rois pour mettre le peuple au régime des rois ».

Le président, il a sans doute de grandes compétences. Il est à l’origine de bons projets pour la ville. En tant que personne, il est agréable, avenant, souriant, poli. Simplement, il ne peut pas être leader. Il faudrait comprendre que ce n’est pas donné à tout le monde de diriger un parti. Et il faudrait comprendre que ce n’est pas donné à tout le monde de savoir communiquer, et pourtant, c’est indispensable. Et devine quoi, président, ça s’apprend !

val

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